Le 22 février dernier, l’Association des Gestionnaires pour le Développement (AGD) a organisé à son siège à Nouakchott une séance de restitution des principaux résultats des rapports des observatoires du programme FORSS ((FORmer Suivre Soutenir : mobilisation communautaire pour lutter contre le VIH en région MENA).
Cette rencontre d’information a été organisée au profit des acteurs communautaires en vue de leur appropriation des données collectées au niveau des observatoires. L’objectif de ce travail est de fournir des informations probantes pour améliorer l’offre de service dans le domaine de la lutte contre le VIH.SIDA en Mauritanie.
La restitution a mis l’accent sur le taux de prévalence du VIH « faible en population générale : 0,1%. Mais épidémie de type concentrée au sein des populations clés 14% de prévalence chez les HSH, 4% chez les UDI et 4,5% pour les TS et leurs partenaires. L’augmentation des contaminations de 35% (vs. -33% en Afrique subsaharienne) et du nombre de décès de 66% en 12 ans. la Région possède la couverture en traitement ARV la plus faible au monde : 50% en moyenne (ONUSIDA 2021)D’après la fiche pays 2019 publiée par l’ONUSIDA en juin 2020, la prévalence du VIH au sein de la population générale (adultes âgés de 15-49 ans) estimée à partir du Spectrum est de 0,2% .
Il a été rappelé que face à la réalité des chiffres, le programme FORSS a été mis en place pour « Renforcer la qualité de la prévention et des soins du VIH/sida et améliorer l’accès aux traitements dans la région MENA ».
Lors de la présentation, il a été souligné que le projet FORSS vise à : Documenter les barrières à l’accès aux services VIH et mettre en place un système de veille communautaire qui documente l’accès aux services en donnant des arguments et en orientant les stratégies de plaidoyer, Une démarche qui propose une lecture complémentaire au système national. Il propose aussi une Photographie de l’accès aux soins et aux services en Mauritanie (finance , géographique , Sociale & Juridique)Les constats
Il a été rappelé que le niveau de connaissance de la maladie qui était de 10, 9%, dans le 1er rapport a évolué à 98, 4% en terme de connaissance du VIH et les IST.
Pour ce qui est des autres moyens de prévention (PrEP, TaSP, TP), 76,8% des personnes interrogées dans les centres de dépistage n’en n’ont jamais entendu parler. S’agissant de la discrimination, 3,5% des personnes interrogées disent avoir été confrontées à une stigmatisation ou avoir été victimes de discriminationsPar rapport aux disponibilité 100% des répondantes ont déclaré être sous traitement ARV Face aux défis, des recommandations ont été formulées notamment : pour améliorer l’accueil et la communication dans les centre de prise en charge par l’utilisation des différentes langues nationales, la restauration des services de prise en charge globale de façon spécifique l’éducation thérapeutique. Il a été aussi recommander de veiller à la gratuité effective des produits et services (préservatif, dépistage), et d’assurer l’élargissement de la disponibilité de l’offre de dépistage au niveau communautaire
Tout en se réjouissant de cette démarche d’échange et de partage des résultats des Observatoires, des participants ont mis l’accent sur le renforcement de la sensibilisation et la conscientisation pour un changement de paradigme vis-à-vis de la maladie, Il a été dit que le VIH/SIDA est une maladie comme tout autre maladie, l’importance s’est de se faire dépister à temps. Cela permet de connaitre son statut sérologique pour prévenir la contamination, et favoriser l’assiduité dans la prise des médicaments ARV selon des témoignages. Il a été recommandé le renforcement de l’accès communautaire aux médicaments pour que les médicaments aillent directement aux patients.Il a été suggéré également d’améliorer la communication au niveau des différents centres de prise en charge et de dépistage afin de favoriser un meilleur accueil des patients.