Recrutement

Recrutement de 10 mobilisateurs communautaires

  1. Contexte 

La Mauritanie est principalement un pays de destination pour les migrants ouest-africains, dont le nombre est estimé à environ 84 000 dans la capitale, Nouakchott, et environ 32 000 dans la deuxième ville, Nouadhibou. Bien qu’il n’existe pas de statistiques officielles à ce jour sur la population migrante à l’échelle nationale, des enquêtes menées par l’OIM dans la ville frontalière de Nouadhibou indiquent qu’au moins 40 % des migrants prévoient de rester en Mauritanie.

Au cours des années 2000, la Mauritanie était surtout connue comme pays de transit pour les migrants tentant de rejoindre l’Europe via les îles Canaries. La situation était particulièrement complexe dans la ville de Nouadhibou, port situé à la frontière nord de la Mauritanie avec le Sahara occidental, et porte d’entrée de l’Europe en raison de la courte distance – 1 000 kilomètres – vers les îles Canaries. Entre 2008 et 2017, avec le soutien de l’Espagne et d’autres pays européens, la Mauritanie a réussi à réduire drastiquement les départs de bateaux depuis Nouadhibou. Cependant, les bateaux au départ d’autres pays de la région finissent souvent par être interceptés ou secourus le long des côtes mauritaniennes en raison de sa position géographique.

En 2020, le nombre d’arrivées par bateau vers les îles Canaries a considérablement augmenté par rapport à l’année précédente, la plupart provenant de pays d’Afrique de l’Ouest. À la mi-novembre, plus de 16 000 personnes sont arrivées aux îles Canaries après de longs et dangereux voyages à travers l’Atlantique. Cette route maritime a coûté la vie à des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants au cours de cette année, et nombreux sont ceux qui continuent de périr en mer en 2021. L’accueil et l’assistance des survivants du voyage posent des défis supplémentaires compte tenu des profils et de la vulnérabilité de certains de ces migrants, notamment les femmes, les enfants non accompagnés, les victimes de traite ou les personnes ayant besoin d’une protection internationale.

La plupart des migrants vivant en Mauritanie sont bien intégrés et participent au quotidien au soutien de l’économie du pays. Mais la vie quotidienne des migrants vivant en Mauritanie peut apporter une série de charges, d’obstacles et de défis : manque d’accès aux informations essentielles, chemins compliqués pour accéder aux documents nécessaires (état-civil, acte de naissance, …), barrières de la langue, cas de relations amères avec les communautés mauritaniennes, etc. Dans certains cas, cette situation peut constituer des facteurs décisifs pour pousser les migrants installés (ou en transit), à quitter le pays avec l’espoir de trouver un avenir meilleur pour eux-mêmes et leurs familles. Face à la marginalisation socio-économique d’une partie de la population, ce genre de décisions sont également prises par de plus en plus de Mauritaniens, qui tenteront de trouver un moyen de rejoindre l’Europe via les îles Canaries. Les manœuvres de désinformation ou de fausses informations diffusées par les passeurs inciteront également ceux qui sont tentés par le voyage à franchir une dernière étape. C’est pourquoi une campagne sur mesure et de sensibilisation est cruciale en Mauritanie, pour mieux informer les migrants ou migrants potentiels sur les risques et dangers concrets des migrations irrégulières, ainsi que pour les aider à renforcer leur intégration socio-économique en Mauritanie.

Afin de mieux informer les migrants installés ou en transit en Mauritanie ainsi que les Mauritaniens tentés par la migration, l’Organisation Internationale pour les Migrations met en œuvre un projet dédié à sensibiliser les populations sur les dangers de la migration irrégulière ainsi qu’à mieux informer migrants et populations hôtes sur les systèmes de protection en place, sur les voies légales de migrations et sur l’intégration sociale et économique en Mauritanie. 

A ce titre, l’OIM prévoit d’engager dix (10) mobilisateurs communautaires (MobComms) dont le rôle principal sera d’agir en tant que relais entre l’OIM et les communautés de migrants vivant en Mauritanie. Ils se déplaceront régulièrement auprès de ces communautés pour les informer des programmes de protection, d’insertion professionnelle, ou encore organiseront différentes séries de sensibilisation auprès des migrants. Mais ils auront également pour responsabilité de recueillir des informations sur les besoins et problèmes rencontrés par les migrants. 

Pour ce faire, l’Association des Gestionnaires pour le Développement (AGD) en collaboration avec l’OIM Mauritanie, lance un appel à candidature pour le recrutement de 10 mobilisateurs communautaires. 

  1. Missions et Responsabilités

Sous la supervision directe des superviseurs et du coordinateur du projet de l’AGD, les mobilisateurs communautaires assureront un appui à la mise en œuvre du projet et de son évolution. Appuyés par les superviseurs ils / elles travailleront en étroite collaboration avec le coordinateur du projet. 

 Ils / elles seront également en contact réguliers avec l’équipe de l’OIM Mauritanie. 

 Mise en œuvre du projet 

Selon les termes de références définis par l’OIM et l’AGD, la première responsabilité des MobComms sera d’agir en tant que relais et support pour les communautés de migrants installés à Rosso, Nouakchott et Nouadhibou : 

  • Visites régulières auprès des lieux principalement fréquentés par les migrants/migrants potentiels/communautés d’accueil pour sensibiliser les migrants sur la migration régulière, le mandat de l’OIM, les conseils et pratiques
  • Organisation de groupes de discussions avec les informateurs clés
  • Sur la base d’une confiance pré-établie, recueil d’informations sur les tendances actuelles, motifs de migration ou besoins des communautés. 
  • Organisation/participation à des activités de sensibilisation pour diffuser ces messages
  • Etablir des rapports hebdomadaires et mensuels durant la durée du projet 
  • Participer aux différents ateliers de formation organisés par AGD / OIM, et faciliter la transmission des informations aux différentes parties prenantes du projet.  

 Suivi et évaluation 

  • Recueillir les données et informations, avec consentement des personnes
  • Assurer la sensibilisation des migrants au travers de différents échanges et sessions
  • Assurer le reporting hebdomadaire (au travers de fiches d’informations) et mensuel des activités telles que mandatées par le projet
  • Organiser des rencontres de partage d’expériences et de capitalisation avec les superviseurs et le coordinateur 

Livrables attendus 

  • Des rapports de mission de terrain
  • Des rapports hebdomadaires et mensuel de suivi des activités relatifs à la réalisation du projet, présentant les résultats des différentes tâches réalisées et conformément aux résultats attendus du projet.

3- Profil Recherché 

Le / la candidat (e) devra :

  • Etre en contact avec les communautés de migrants 
  • Avoir des notions sur la thématique de la migration
  • Avoir une bonne connaissance de la situation des migrants en Mauritanie
  • Avoir un minimum   d’expérience professionnelle démontrée dans les projets similaires ou dans la vie associative. L’expérience avec les associations de migrants est un atout
  • Avoir des compétences en matière de sensibilisation et d’animation des causeries éducatives 
  • Une bonne connaissance des enjeux de la migration est un atout 
  • Maitrise du français ou anglais à l’oral et à l’écrit indispensables
  • Une maitrise des dialectes de certaines langues ouest-africaines est un atout 
  • Maîtrise des outils informatiques (pack Office) et d’internet

Compétences requises 

  • Capacité d’écoute et d’orientation 
  • Bonne capacité de communication
  • Capacité à travailler avec une équipe des collaborateurs
  • Planification et organisation 
  • Engagement, intégrité 
  • Gestion du stress 
  • Adaptabilité 
  1. Localisation et durée du contrat 

Les mobilisateurs communautaires assurent la plus grande partie de la mise en œuvre du projet, ils / elles sont recruté(e)s sur la base d’un contrat de prestation de service pour la durée du projet (12 mois). 

Les postes seront basés dans les locaux d’AGD (Nouakchott, Nouadhibou et Rosso) et ils seront soumis au droit local. 

5- Dossier de Candidature 

Le dossier doit comprendre : un CV, une lettre de motivation, et au moins 2 références professionnelles. 

Date limite de réception des candidatures : 24 décembre 2021

Les dossiers sont à envoyer à l’adresse suivante : Ongagd222@gmail.com 

 NB : les candidatures  féminines sont vivement encouragées